Diary #2

"Je me suis réveillée en sursaut. Je n'aurais pas dû m'endormir, pour revoir encore ces horribles images. Je tremble, mes mains se crispent sur les bords du fauteuil. C'était une erreur de vouloir fermer mes yeux, une erreur de vouloir du repos. Comme si je n'étais pas assez tourmentée! Le pire, c'est que la fatigue ne m'a pas quittée. Elle m'a guettée. M'a reprise, comme l'amertume et le manque. Je soupire. Puis reperd possession de ma voix, devient muette, reprend cette expression qui n'en est pas une, trop mélancolique pour être neutre, mais pas assez pour le voir inscrit en toutes lettres sur mon visage. Je me lève. Et reprend mes affaires dans la maison. Le temps passe. Lentement. Trop lentement.

Je la veux cette nuit!  Qu'elle m'apporte celui qui tient mon coeur entre ses mains! Que je puisse voir celui qui comble ce vide en moi! Je maudis, crache en silence. Le soleil m'entraine vers une lutte incessante contre cet esprit sombre et taciturne. Mais je suis fatiguée, bon sang !  La seule chose que je veux, c'est pouvoir fermer mes yeux dans ses bras, ne plus rien sentir à part son odeur, ne plus être muette mais lui souffler toutes mes promesses. J'ai mal. Mon coeur et mes entrailles me serrent. Je soupire. Ca ne changera rien de ma plaindre. Je continue mon travail, puis, me rend compte que l'heure passe. Ca me réjouit. Je dois rester patiente et calme. Et je dois faire attention, car Il m'appelle. Sa voix de monstre, elle résonne dans ma tête comme le son d'un écho. Ca se répéte, se cogne, se répercute part puis revient. C'est fatiguant, frustrant et désagréable. Je pénètre dans sa chambre, un frisson me parcourt. Il est là, debout, je baisse les yeux. Il parle, et chacun de ses mots me transpercent comme un glaive, alors que ceux de mon Amant se font plume. Ne suis-je pas obsédée par la beauté de cet être qui illumine tant mon désastreux chemin? Je m'en désole, d'être si dépendante de ses baisers, mais je suis bien contente de ne vouloir appartenir qu'à cet homme. Quand Andréa joue avec mon corps, mon esprit est avec lui. Je ne deviens plus qu'une poupée de chiffon, sans âme et sans vie. La douleur est là, certes, mais je m'efforce de l'oublier. Ou plutot de la cacher, car l'oublier est bien trop dur. J'apprend que mon soi-disant frère s'en va demain, pour la capitale, pour trois jours entiers. Mon intérieur se ravit, il s'en va, me laisse la maison. Il doit régler des affaires, je ne fais rien, a part le suivre jusque la porte d'entrée, il se tourne vers moi, la main posée sur la porte. Il sourit, et me vole un baiser sur le coin des lèvres puis s'en va. La colère me démange, me consume, la honte et la rage m'enrôlent. Pars, pars, homme de satan. Je te hais bien plus que nôtre père, tu n'as pas de raison valable de vivre, et si seulement tu mourrais. Je ferme la porte à clefs et cours a la salle de bain, lave mon visage, avec hâte et colère, le frotte avec force. Je veux effacer le goût incestieux qu'il a donné à mes lèvres. Je frappe sur le lavabo blanc, mes mains se couvrent de bleus mais la colère me laisse indifférente à cette douleur. Et finalement, je glisse, et me laisse tomber sur les genoux. Je respire, et frappe faiblement le lavabo quelques nouvelles fois.

Seigneur, ma vision s'humidifie. Je soupire, longuement. Que fais-je ici? Je devrais me réjouir de l'absence de mon tortionnaire, et pourtant je laisse ma rage prendre le dessus. Je devrais rester calme, c'est la seule chose qui puisse me garder quelque peu saine. Je me relève, et retourne au salon, mouillée. J'ai froid, alors je me pose devant la cheminée, qui est éteinte. Mes genoux pliés sur le coté gauche, je passe mes mains devant la cheminée, m'imagine un feu, et chantonne. Les images de mon bien-aimé viennent câliner mon esprit, alors une douce chaleur me prend.
Oh, ne me quitte pas. Pas maintenant, j'ai besoin de toi, alors j'attends la nuit..."

And the Melody is... Blink 182 - I Miss You