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Agony without Him
17 octobre 2008

Story #1

Nous y voilà, c'est l'histoire, mais celle que Je vais vous raconter. Vous, vous n'avez vue qu'une partie de la chose, dans Elizabeth, sa vue, ses pensées. Et d'ici, verrez-vous mieux, ou sera-t-elle toujours un mystère? Cette poupée brisée qui garde toujours le même visage, la même expression. Lisez.

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Ses yeux se ferment. Sa voix se plaque au fond de sa gorge, pour ne plus s'en défaire jusque la nuit suivante. Il est venu. Son amant, son amour, son aimant, celui qui l'attire, qu'elle désire. Le soleil est revenu, et aux premières pointes de l'aurore, l'Ombre est repartie, laissant sur les lèvres d'Elizabeth un gout sucré, qui deviendra bientôt amer par le manque. Jalouse du Temps qui peut rester près de lui et le voir évoluer, jalouse de la Nuit qui le garde caché, elle n'oublie pas de lui souffler qu'elle l'attendrait la nuit prochaine avant de le voir s'éloigner. Et la voilà couchée, dans sa chambre qu'elle va bientôt quitter, pour retrouver son "emploi" dans la maison. Elle se demande si, aujourd'hui, elle va devoir affronter la colère d'Andrea, car son père, Gordon, est partit. Il voyage. Oui, il n'avait pas d'autres idées que celle de voyager, et de laisser sa "fille"  entre les mains d'un monstre. Elizabeth se cache, sous sa couette, et attend, ne pouvant se rendormir. Elle à l'impression de sentir encore les gestes rassurants de celui qui fait battre son coeur, elle a l'illusion de le sentir près d'elle, l'enlacer, l'embrasser, sans que jamais elle ne s'en lasse. Elle sait combien sa journée sera longue, alors n'est pas préssée de la commencer, voudrait faire de sa nuit une éternité. Mais l'heure arrive, bientôt il sera sept heures, il faut que la jeune femme se lève pour préparer le déjeuner, qu'elle aille faire les commissions pour ravitailler ses tiroirs, qu'elle fasse le linge. Mais cela, pense-t-elle, n'est rien comparé au fait qu'elle devra affronter le regard de son frère.

"Ce n'est rien, absolument rien, je peux supporter ca, mais pas son regard."

Ses mots, teintés de peur et de colère, lancés avec rage devant le reflet triste qu'Elizabeth apercevait d'elle dans les yeux de son Ombre. Elle se lève. Se regarde dans le miroir un instant, faisant reparaître une expression indechiffrable sur son visage blanc. Indescriptible, mais pas neutre, cette pointe de mélancolie que lancait son regard à travers la pièce glaçait l'âme des meubles, si seulement eux pouvaient parler et accuser Andrea des atrocités faites à sa soeur. Si seulement, quelqu'un pouvait l'aider. La jeune femme savait qu'une rage émanait du coeur de son bien-aimé envers son frère mais, en aucun cas voulait-elle qu'il s'implique dans ce conflit, de peur de le perdre.
Oh, jamais elle ne voudrait le perdre. Elizabeth veut rester celle qui peut éclairer l'âme noire de son Gardien, veut lui restituer un coeur, même si cela implique de séparer le sien.

La voilà dehors, sortie de chez elle, un long manteau noir pour passer inaperçue. Elle jette un coup d'oeil par-ci par-là, et répond un "bonjour" à ceux qui lui envoie. Sa mission s'arrête là, personne ne doit s'approcher d'elle. La peur, envahit son être quand quelqu'un vient vers elle. Son coeur bat si vite, l'angoisse, la panique, ne répond plus de lui-même. C'est pour cela qu'elle deteste d'autant plus le jour, et la foule. Les magasins, elle n'aime pas non plus, c'est bine pour cela qu'Andrea l'y envoie. De retour chez elle, son souffle reprend un rythme normal, elle voudrait s'effacer une heure, pour se reposer, ne penser à rien d'autre qu'à lui. Emportée dans ses pensées, la jeune femme se pose, sur un fauteuil qui appartenait à sa mère.

Ses yeux se ferment. Sa voix reste plaquée au fond de sa gorge, en attente de la nuit. Des images lui reviennent en tête. Elle rêve. Suffoque, ettouffe, se crispe. Ses yeux se plissent, ses lèvres bougent, un souffle s'échappe :

"Elvael..."

And the Melody is... For the World - Tan Dun

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